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“Aujourd’hui, on vous emmène dans le nord du Brésil, là où la forêt rencontre l’océan, et où la musique se danse pieds nus sur le sable. Bienvenue dans le monde du carimbó.”
Le carimbó, c’est d’abord un rythme. Profond, vibrant, hypnotique. Un tambour creusé dans un tronc d’arbre, frappé à la main. C’est de là que vient son nom, d’ailleurs : kurimbó, en langue tupi, veut dire “tambour creux”.
Cette musique est née dans l’État du Pará, autour de Belém, sur les rives du fleuve Amazone. Et comme souvent au Brésil, elle est le fruit d’un métissage : un peu d’Afrique dans la pulsation, un peu d’Europe dans la guitare, et beaucoup d’Amazonie dans l’âme.
“Le carimbó, c’est la fête, mais c’est aussi un rituel. Une danse circulaire, entre un homme et une femme. Elle tourne, elle joue, elle invite, elle esquive. Et lui, tente de la séduire, souvent avec un chapeau, symbole d’un jeu amoureux ancestral.”
Les femmes dansent en longues jupes colorées, qui tourbillonnent comme des fleurs tropicales. Leurs pas sont à la fois légers et enracinés — un équilibre parfait entre la terre et la liberté.
Musicalement, le carimbó repose sur des percussions, des maracas, parfois des flûtes, un banjo ou une guitare. Le chant est souvent joyeux, répétitif, et appelle le public à répondre. On ne l’écoute pas vraiment : on y entre, on y participe.
“Dans les années 1970, un certain Pinduca — qu’on surnomme le ‘roi du carimbó’ — a fait connaître ce rythme dans tout le Brésil. Et en 2014, le carimbó a été reconnu comme patrimoine culturel immatériel du pays.”
Aujourd’hui encore, il continue d’inspirer des musiques modernes comme la lambada, le siriá ou le tecno-brega. Mais au fond, le carimbó reste ce qu’il a toujours été : une célébration du lien entre les gens, la nature et le corps.
“Le carimbó, c’est la voix de l’Amazonie. Une musique de joie, de résistance et d’amour. Et, même à des milliers de kilomètres de Belém, elle a ce pouvoir magique : celui de faire danser la pluie et le sourire.”